Après une année 2021 caractérisée par un volume déjà important de transactions, Mercure Forbes Global Properties constate que les tendances pour l’année 2022 restent très bonnes à Paris et en Île-de-France avec des ventes exceptionnelles. Le groupe d’immobilier de prestige observe que malgré de nombreux enjeux et incertitudes pour 2023, ce secteur semble conserver son attractivité pour les biens de luxe.
Les biens d’Excellence de la Ville Lumière, toujours aussi attractifs
L’immobilier haut de gamme a vu son succès et son dynamisme se maintenir pour ce premier semestre 2022. “Depuis le début d’année, les transactions restent équivalentes en volume et en valeur, et la demande ne ralentit pas” explique Matthieu Arquembourg, directeur de l’agence Mercure Forbes Global Properties de Paris Rive Droite. « Au contraire, nous avons même réalisé des ventes tout à fait exceptionnelles comme une maison de charme à Montmartre autour de 4 millions et un magnifique hôtel particulier qui s’en vendu près de 8 millions dans le 17e » complète Matthieu Arquembourg. Une tendance qui se justifie par un renforcement des liquidités sur le marché, avec d’une part une recherche d’investissements dans l’immobilier et d’autre part des capacités accrues pour l’achat de résidence principale.
À cela s’ajoute un accroissement de l’intérêt international, et notamment des Anglais. Selon Charles Daireaux, directeur de l’agence Mercure Forbes Global Properties Paris Ouest, “l’effet Brexit entraîne un regain d’intérêt pour Paris, qui retrouve sa place de capitale économique et financière”. Alors que de nouveaux transferts de banques internationales de Londres vers Paris sont à présager, la capitale française continue de séduire les banquiers millionnaires de la City.
Bien que Paris intra-muros continue d’exercer son attractivité sur les acquéreurs français et étrangers, la faible offre de biens immobiliers d’Excellence et les envies d’espace et de nature favorisent également la demande autour de la capitale. L’Ouest parisien continue d’attirer les acquéreurs à la recherche de biens de luxe, aussi bien dans la petite couronne, notamment dans les Hauts-de-Seine, qu’en grande couronne, comme dans les Yvelines. Le centre et l’Est parisiens jouissent également de cet effet de déplacement comme le constate Matthieu Arquembourg : “Les maisons très haut de gamme autour de Vincennes ou de Saint-Maur attirent de plus en plus d’acquéreurs. Le luxe ne se concentre pas dans Paris, certaines villes à la périphérie proposent des quartiers avec de magnifiques biens d’Excellence “.
Un marché francilien du haut de gamme à deux vitesses
Le groupe Mercure constate un renforcement de la segmentation du marché des biens de luxe : d’un côté, le traditionnel haut de gamme, souvent situé dans une échelle de deux à cinq millions d’euros ; de l’autre, on assiste à l’accélération du marché très haut de gamme, avec des biens immobiliers de plus de cinq millions d’euros.
La première de ces deux catégories, le traditionnel haut de gamme, connaît une belle vitalité avec de nombreuses transactions, malgré un léger ralentissement dû principalement à la rareté des biens sur le marché. Un bien de qualité avec un prix adapté trouve facilement acquéreur, parfois en une seule visite.
La deuxième catégorie, celle du très haut de gamme, a vu son dynamisme se renforcer ces dernières années, malgré la pandémie : alors qu’en 2020 et 2021 les transactions concernaient essentiellement les acquéreurs français, le retour progressif des acheteurs étrangers stimule ce segment du marché. Ces derniers ont d’ailleurs une appétence particulière pour les appartements dits “clef en main”, vendus totalement rénovés et entièrement meublés par des décorateurs, permettant davantage de confort. Pour autant, ce marché reste assez étroit, car Paris, et plus généralement l’Île-de-France, comportent peu de biens immobiliers de cette nature sur le marché. Cela entraîne le développement des transactions “off market” : un nombre croissant de propriétés de prestige n’est pas visible ni en ligne ni dans les revues dédiées. Selon Charles Daireaux, “De nombreux biens d’Excellence partent en une seule visite, avant même d’avoir pu être commercialisés. Du fait d’une demande croissante et d’une offre contrainte, ces biens deviennent de vraies perles rares ».
Prospective deuxième semestre 2022 : une crise à venir après la crise ?
Aujourd’hui, les grandes fortunes disposent de liquidités, ce qui les incite à investir dans la pierre. Cette conjoncture en faveur du marché pourrait être amenée à changer si une crise économique ou de confiance advenait.
Néanmoins, historiquement et dans une vision longtermiste, le secteur du luxe parisien n’est relativement pas impacté par les différents effets de crise. “ Le marché immobilier n’a cessé de bien se porter, et ce depuis les crises qui ont affecté ce secteur en 2012 et 2013”, rappelle Charles Daireaux. Récemment, la crise covid qui a généré l’arrêt des transactions lors des différents confinements a finalement participé à une reprise exponentielle lorsque que ceux-ci ont pris fin. La reprise post-covid a été particulièrement dynamique dès le début d’année. “Les acquéreurs se sont d’emblée positionnés à l’achat et réactifs à la mise sur le marché de biens d’exception”, selon Mathieu Arquembourg, directeur de l’agence Mercure Paris Rive Droite.
En effet, l’exception du marché parisien repose sur l’attractivité que la capitale exerce auprès des acquéreurs étrangers, particulièrement américains, qui ont déjà investi en nombre le marché. Néanmoins, la part des acquéreurs étrangers ne représente qu’environ 5% des acquéreurs.
La pandémie et les différentes crises n’ont rien révolutionné dans le secteur : les acquéreurs présents sur le marché sont issus des catégories socioprofessionnelles les plus favorisées, concentrant des cadres supérieurs, des professions libérales ou des dirigeants. On voit en sus aujourd’hui arriver des trentenaires sur ce marché, une catégorie de population plus jeune qui dispose de liquidités grâce à la vente et revente d’entreprises. Enfin, les acquisitions dans la Ville Lumière sont souvent utilisées en tant que résidences principales pour les acheteurs français, tandis qu’elles servent davantage de résidences secondaires pour les acquéreurs étrangers.
Une certaine part des acquisitions se fait également en perspective d’investissements, et ce même pour des biens de prestige : “il s’agit majoritairement d’investissements pour des biens entre 30 et 40 m², bien localisés, en vue d’une location ou de disposer d’un appartement pour leurs enfants pour leurs études”, selon Charles Daireaux.
Dès lors, « malgré les différentes perspectives de crise, celle-ci pourrait ne pas significativement impacter le secteur de l’immobilier de prestige parisien ».