Mobilité - 28 juillet 2020

Stationnement : la fréquentation des parcs demeure très inférieure à son niveau d’avant-crise !

La Fédération nationale des métiers du stationnement publie aujourd’hui les chiffres hebdomadaires de la fréquentation horaire des parcs de stationnement pendant le confinement et depuis le 11 mai. Cet indicateur révèle que deux mois après le début du déconfinement, il n’est toujours pas question d’un retour à la normale pour la mobilité des Français.

L’indicateur produit par la FNMS agrège les données de 133 parcs répartis dans toute la France et gérés par 13 exploitants différents. Les parcs en ouvrage considérés sont situés dans 42 villes de 10 régions différentes, parmi lesquelles 11 villes de 15 à 50 000 habitants, 12 villes de 50 à 100 000 habitants, 9 villes de 100 à 200 000 habitants et 9 villes de plus de 200 000 habitants et Paris. L’indicateur mesure, semaine après semaine depuis la semaine 14 (soit deux semaines après le début du confinement) l’évolution de la fréquentation horaire des parcs en ouvrage par rapport aux mêmes semaines de l’année 2019.

Si cette corrélation est claire, en revanche l’indicateur FNMS conduit à nuancer les affirmations sur l’usage de la voiture selon lesquelles les Français se seraient massivement détournés d’autres moyens de transports pour utiliser leur véhicule personnel, générant un trafic supérieur à l’avant-crise. Deux mois après le début du déconfinement, la fréquentation de tous les types de parcs de stationnement reste nettement inférieure à la même période l’an dernier : le trafic automobile lié aux différents générateurs d’activité cités (centres-villes, gares et aéroports) demeure donc globalement plus faible qu’en 2019.

Cependant, malgré ce trafic encore réduit par rapport à l’an dernier, les nouveaux aménagements de la voirie – pistes cyclables, terrasses de restaurants agrandies sur des places de stationnement – peuvent allonger les temps de recherche d’une place de stationnement sur voirie et accentuer les embouteillages.

 

Le stationnement en ouvrage, une réponse aux enjeux de l’après-crise sanitaire en ville

Pour Jean-Laurent Dirx, président de la FNMS : « il importe de tirer parti au maximum des possibilités offertes par les parcs en ouvrage. L’utilisation optimale des parcs de stationnement doit ainsi permettre de libérer de l’espace en surface pour les autres usages rendus nécessaires par l’adaptation de la ville à la crise sanitaire. Le stationnement en ouvrage constitue, plus que jamais, un levier indispensable à la réussite des politiques de mobilités des villes, apportant des solutions de stationnement rapides et efficaces au regard des modifications de la voirie. »

Dans ces conditions, chaque politique locale de stationnement doit parvenir à articuler efficacement le stationnement sur voirie et en ouvrage, en considérant le stationnement comme un outil essentiel à une mobilité apaisée et générant des ressources financières importantes pour la collectivité tout en participant activement à la redynamisation des centres villes. La FNMS se tient à la disposition des exécutifs qui viennent d’être élus à l’issue des municipales afin de les aider à remettre en perspective leur politique de stationnement et l’inscrire dans une stratégie d’ensemble où toutes les composantes de la mobilité trouvent leur place.

La Fédération nationale des métiers du stationnement (FNMS) représente toute la diversité de la filière du stationnement sur voirie et en ouvrage : exploitants, privés et semi-publics, d’espace de stationnement et prestataires de services, fabricants et distributeurs de matériels de contrôle d’accès, de jalonnement dynamique, de signalétique et d’horodateurs, éditeurs de solutions logicielles de paiement, bureaux d’étude, architectes et cabinets de conseil.

 

Une situation encore dégradée dans tous les types de parcs de stationnement

Il ressort de ces données que les niveaux de fréquentation de la première quinzaine de juillet demeurent nettement inférieurs à ceux de l’an dernier. Ainsi, en semaine 28 (6 au 12 juillet), la fréquentation accuse une baisse de plus de 23 % dans les villes de 15 000 à 50 000 habitants. Pour les villes de plus grande taille, la baisse varie entre – 11 % et – 14 %. À Paris, la fréquentation demeure inférieure de plus de 19% à celle de 2019.

Avec une chute respective de 50 et de 72%, les parkings de gares et d’aéroports connaissent encore une fréquentation très dégradée du fait des restrictions de déplacement à l’étranger et de la baisse des voyages d’affaires. La fréquentation des parcs de stationnement liés à des générateurs d’activité tels que des parcs d’exposition ou des parcs d’attraction est, quant à elle, totalement sinistrée.

Même les parcs de centre-ville, en dépit de la réouverture des commerces, demeurent en situation défavorable avec une fréquentation de 10 % inférieure à celle de l’an dernier. Le maintien du télétravail, la baisse des rendez-vous professionnels et l’activité encore réduite de certains commerces constituent des facteurs majeurs de cette situation.

 

Le déconfinement n’a pas conduit les Français à faire davantage usage de leur voiture 7

Il est évident, en observant la variation de l’indice de fréquentation entre les semaines 20 et 28, que la première date du déconfinement (11 mai) a constitué un déclencheur de la reprise, amplifiée dès le début de la seconde étape du déconfinement (2 juin).